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28 février 2024 3 28 /02 /février /2024 18:58

Dans la série les oiseaux ne sont pas foutus comme nous – et m’est avis qu’ils ont souvent  raison, d’ailleurs –, je voudrais le rouge-gorge. Que je vous raconte : l’autre matin, alors qu’il pleuvait des cordes depuis pas loin de vingt-quatre heures avec, en prime, un vent dont tempête fulmine, j’ai pris sur moi pour descendre à la boulange. J’avais autant envie d‘y aller que de me pendre, pour tout avouer, mais la faim a parlé ; et sachez que, chez moi, elle est plus forte que tout ! D’autant que l’idée d’accompagner la salade du jour d’une bonne paire de tartines chèvre-miel virait à l’obsession et que, sans bricheton, forcément, l’opération s’avérait plus que foireuse. Il me fallait du pain, et tout de suite ! Qu’à cela ne tienne : j’ai enfilé ma plus belle veste de pluie – la seule, pour être honnête –, en vue d’affronter le chaos ambiant, tel un chasseur-cueilleur affamé, qui ne connaît pas la peur. La mission avait beau être périlleuse, plus rien ne me ferait flancher. Pas même ces trois cent mètres de rivière me séparant du troupeau de miches et tendres croutons que j’avais la charge d’harponner. Il ne m’a pas fallu trente seconde pour finir rincé jusqu’aux os. Le même flot d’eau que sous une douche froide, au bas mot, avec ces rafales de vent en plus, se plaisant à faire voler ma capuche, pour mieux la remplir, et me la recoller violemment sur la tête, façon torrent. Je n’ai pas croisé un chat, dehors, et pour cause ! Il se serait noyé. Mais je n’ai rien lâché pour autant ; pas même ma boule de pain, précieusement nichée sous mes trois pulls imbibés. Je vous épargne les détails de la dégoulinade qui s’en est suivie, et de la tronche détrempée de ma proie de campagneComme si nous étions passés à la machine à laver, en cycle froid. Essorés mais non moins mouillés à cœur ; éreintés, hagards, raplaplasFier, aussi, pour ma part, d’avoir bravé semblable tourmente, et pu ramener le dit gibier à bon port. 

 

Néanmoins, un relent anthropomorphique de base, dont j’ai le secret, m’amena à m’apitoyer sur le sort de mes pioupious d’amour, condamnés à rester dehors, et à se trouver un recoin de planque, à semi-couvert, en attendant que tornade se passe. Sûr qu’ils devaient en baver, mes passereaux adorés, sous un tel déluge à déplumer les castagneuxJ’en serais quasi venu à leur mitonner une petite tartine ou deux, histoire de les aider à tenir le choc. Et pourquoi pas les inviter à se réchauffer les scapulaires au coin du poêle, le temps de se refaire un brin de santé. Jusqu’à ce que jen vienne à repérer mon poteau rouge-gorge, en train de barboter gaiement dans l’écuelle qui leur servait de baignoire/abreuvoir, comme si de rien n’était. Je ne l’avais jamais vu aussi à fond, le loustic ! À batifoler comme un poisson dans l’eau pendant un bon tiers de quart d’heure. J’en suis resté coi, admiratif ; presque jaloux, de sa capacité à savoir profiter de ces trombes d’eau, comme d’un jeu, à se rouler dedans, insouciant, tel un enfant. À en rajouter, même, tant il trouvait le bain à son goût ! Perso, je me sentais minable d’en être encore à grelotter à tout va, après cette micro sortie de pacotilleDéfinitivement pas foutus pareils, non, je confirme…

 

Sur ce, à bon entendeur, la bise à vous !

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