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8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 20:06

Ce n’est pourtant pas l’eau qui manque, en ce moment. J’ai même l’impression qu’il a plus plu depuis le début de l’année, que le cumule de ce qu’il nous est tombé dessus au cours des deux dernières décennies ; c’est vous dire ! Si les nappes phréatiques du coin s’avisent à manquer d’eau d’ici les prochains siècles, m’est avis que c’est qu’elles se foutent délibérément de notre gueule ; pas possible autrement. Je n’ai jamais vu dracher aussi dru. Des torrents de flotte qui, à force, aurait tendance à me corroder un tantinet le moral, je dois l’admettre. D’autant plus lorsque les souvenirs édités par mon réseau social unique et préféré s’amusent à me balancer les photos anniversaires des années précédentes, dun jardin gorgé de soleil. Et encore, je peux m’estimer veinard : je n’ai pas eu à subir les affres d’une inondation de domicile adoré, moi, contrairement à un paquet de certains

 

Instinct de survie oblige, je suis néanmoins en pleine formation vouée à m’affuter les sens à la chasse à l’éclaircie. Aux aguets, le gars Bibi, et cela jour et nuit, histoire de gratter les moindres délices d’un fugace rayon de soleil, ou de lune, coincé entre deux déluges. S’agirait pas d’en louper un, ces temps-ci. Il est même des jours où, malgré cette réputation climatique sans faille duCap Sizun nous certifiant que, ici, il fait beau plusieurs fois par jour, il n’est pas permis d’espérer qu’une embellie puisse débarquer du ciel. Il faut alors la trouver dans un livre, un sourire, un chant d’oiseau, une bourrasque, un éclat d’écume, un vertige de tendresse, partagé avec sa chérie d’amour… ou que sais-je ? Il se trouve que la nuit dernière, l’éclaircie a déboulée à trois heures quinze du matin, en pleine insomnie, que je prenais soin de magnifier par la lecture de « Rousse », de Denis Infante, qui narre, avec ses mots à elle, l’épopée d’une jeune renarde au sein d’un monde sans humains. Allez savoir les raisons pour lesquelles j’ai lâché le livre des yeux à ce moment précis, pour porter mon regard vers le jardin, et tomber sur – je vous le donne en mille –, un vrai renard, en train de se désaltérer à l’eau de l’auge servant de baignoire aux oiseaux. Je n’en revenais pas d’une telle concordance des temps, entre prose et réalité. Un instant de féérie, comme je les adore, qui n’a pas duré plus de dix secondes – la faute à mon irrépressible besoin de me rapprocher de sa pomme, pour m’assurer que je ne rêvais point, avec mes gros sabots d’indiscret qui, bien évidemment, l’ont fait détaler aussitôt , mais qui m’a ensoleillé la rétine pour des mois. Un prodigieux coup de bol, vu la virulence de la dépression nous tombant à nouveau sur le paletot. Vous m’en voyez fort aise… 

 

Sur ce, à bon entendeur, la bise à vous !

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