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10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 16:29

Une fois n’est point coutume, l’autre jour, j’ai décidé d’endosser ma plus belle plume en vue de rédiger une bafouille doctement motivée, au maire d’une petite bourgade de par chez nous, histoire de postuler gaiement à une offre d’emploi, visant à rallier les rangs de l’équipe chargée d’animer la médiathèque communale. Je connaissais déjà bien l’endroit pour l’avoir fréquenté, à de nombreuses reprises, en tant qu’emprunteur et, accessoirement, heureux donateur de ma propre prose d’écrivant, dans l’idée d’essaimer mes bribes de romans à la ronde Capiste. Je n’avais à peu près aucune chance, je le savais. L’annonce stipulaiqu’un diplôme de « bibliothéconomie » était requis pour prétendre à décrocher la place – je ne connaissais même pas le nom du sésame en question, c’est vous dire ! Mais bon, j’étais d’humeur badine ce jour-là.  Prêt à aller gratter des bouquets d’inattendu à la racine d’un éventuel malentendu. 

 

Je vous rassure, mon opération séduction a magistralement foiré, sans même daigner passer par la case « rencard », d'ailleursMais là n’est pas l’objet de ma chronique. Pour me laisser une chance de libeller la missive au juste ton, il se trouve que je m’étais amusé à aller quérir des infos, par toile interposéeconcernant le CV du maire recruteur. Il me paraissait judicieux de savoir à qui je m’adressais. De me faire une idée, au moins, de la couleur politique du bonhomme ; mon potentiel futur patron, mine de rien ! Et là : que dalle, zéro, nada. Pas moyen de dégoter le moindre tuyau susceptible de le rattacher à un parti connu. Un sans étiquettes pur jus, donc. Comme, du reste – allais-je le découvrir plus tard –la quasi totalité de sa brochette de confrères œuvrant au sein des communes alentours. J’en suis resté coi, à vrai dire. Je me souviens d’un temps où les responsablepolitiques de tous bords étaient fiers de porter les valeurs d’un parti ; quel qu’il soit. Fiers d’être Cocos, RPR, Socialistes, Fachos, Écolos… De s’engager au nom d’une idéologie, et de s’atteler à la faire rayonner localement ; voire plus si affinités. D’appartenir à un clan, une famille, une chapelle. Il semblerait désormais que la honte d’avoir à assumer les tombereaux de casseroles, pesant sur les épaules des dirigeants des différentes fratries politiquesait eu raison de leur envie de s’affilier à leur cliqueOn ne saurait leur jeter la pierre, certes… Il n’y a donc plus que chez certains radicaux que l’on daigne encore s’afficher sous les couleurs d’un parti. Non sans avoir pris le soin de lui changer le blaze, bien sûr, histoire de brouiller un tant soit peu les cartes et de tenter de faire oublier les fâcheuses boulettes à discordes. Et pour le reste, tout le monde se planque derrière l’étiquette d’un centrisme plus ou moins saignant, tendance mou du genou, commercialisé à mots couverts, puisés dans une langue de bois fluide comme une fumée sans feuafin d’éviter d’affoler ce qu’il reste de votants. Pas moi, pour autant, qui vous dirais que c’était mieux avant, soyons clairs. J’estime juste qu’il devient urgent que cela puisse être « moins pire » un jour, c’est tout.

 

Sur ce, à bon entendeur, la bise à vous !

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